mercredi 6 mai 2015

La décision sera officiellement présentée ce mardi au bureau politique

Tn Requin L'UMP va donc bien changer de nom. A partir du 30 mai, date du «congrès refondateur» voulu par Nicolas Sarkozy, la droite se fera appeler «les Républicains». La décision sera officiellement présentée ce mardi au bureau politique. L'ancien chef de l'Etat y tient absolument, malgré les mises en garde de nombreux intellectuels et responsables politiques de tous bords, effarés par cette annexion qui précipite les non-sarkozystes dans le camp des antirépublicains.

Avec l'abrogation de l'UMP - en attendant celle du mariage homo -, le chef de la droite aura au moins tenu l'une des nombreuses promesses faites aux militants depuis son retour. Sous-estimant l'ampleur de la contestation dans son propre camp, il s'est laissé convaincre que le choix du nouveau nom devait être approuvé par les adhérents avant le 30 mai. Alain Juppé et ses amis jugeaient cette étape indispensable.

Marginalité. «Je veux un vote des militants», a tranché Sarkozy dans le Journal du dimanche, comme si la chose allait de soi à ses yeux. «L'événement nous dépasse, feignons d'en être l'organisateur» : en vertu de cet adage, le président de l'UMP veut une approbation massive, renvoyant à leur marginalité ceux qui s'étaient risqués à le critiquer.

Jeudi, il a prévu d'adresser aux quelque 210 000 militants un courrier explicatif. L'argumentaire a déjà été largement rodé par ses principaux lieutenants.

Nike Air Max Il consiste à prétendre que, la gauche ayant tourné le dos à «l'idéal républicain», la droite serait désormais seule face au FN dans sa défense de ce qu'elle nomme «les valeurs de la République». L'heure est si grave que Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez ont cosigné dans le Monde de samedi un plaidoyer pour ce nouveau nom. D'accord sur rien - surtout quand il s'agit de «valeurs» -, les numéros 2 et 3 de l'UMP ont en commun d'avoir parié sur la réussite de Sarkozy. Cela vaut bien quelques concessions…

C'est ainsi que NKM, l'une des rares responsables de l'UMP à avoir soutenu la nécessité d'un «front républicain» anti-FN avec le PS, se retrouve signataire d'une tribune qui prétend démontrer que les socialistes auraient déserté la République. Pourquoi ? Principalement parce qu'ils auraient capitulé face aux assauts du «communautarisme» en renonçant au «modèle d'assimilation» français. Les vrais «républicains», eux, «demandent aux immigrés qui veulent devenir français un respect absolu de la laïcité dans tous les aspects de la vie publique». En 2004, la loi sur l'interdiction des signes religieux dans les établissements scolaires avait été votée à l'unanimité par le PS et l'UMP. Ce n'est donc pas à cet aspect de laïcité que font référence NKM et Wauquiez.

Piège. Pour être «républicains» au sens sarkozyste du terme, tout se passe comme s'il fallait approuver les dernières exigences posées par l'ex-chef de l'Etat en matière de laïcité : pas d'accompagnatrices voilées dans les sorties scolaires, pas de foulards dans les facs et pas de menu de substitution dans les cantines scolaires.

Requin Tn Autant dire qu'Alain Juppé, en désaccord avec cette surenchère, aurait de bonnes raisons de ne pas vouloir être de ces «républicains»-là. Mais, flairant le piège, le maire de Bordeaux a préféré faire savoir qu'il n'avait «pas d'objection» contre le nouveau nom. «On peut aussi appeler ça le PMU à la place de l'UMP», a-t-il ironisé récemment, laissant voir à quel point le sujet lui paraît secondaire.


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