mardi 21 octobre 2014

Ebola: l'UE promet un "effort accru" alors que le Nigeria en a fini avec le virus

Le Nigeria en a fini lundi officiellement avec Ebola, Nike Ninja atténuant les craintes occidentales d'une pandémie même si le virus ravage toujours les pays les plus touchés en Afrique de l'Ouest.
Alors que l'Amérique latine se mobilise aussi, l'Union européenne s'est engagée à fournir un "effort accru" pour "endiguer" Ebola dans les pays africains affectés: l'UE a promis au moins 500 millions d'euros d'aide et offert des garanties d'évacuation sanitaire aux humanitaires infectés.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi la fin officielle de l'épidémie au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique. La période de 42 jours --soit deux périodes d'incubation de 21 jours-- depuis la confirmation du dernier cas vient en effet de s'achever.
"Il s'agit d'une réussite spectaculaire qui montre au monde entier que l'Ebola peut être stoppé", a déclaré à Abuja le représentant de l'OMS au Nigeria, Rui Gama Vaz.
La réaction très rapide des autorités et le déploiement d'équipes chargées de surveiller toutes les personnes entrées en contact avec des malades ont été des éléments-clés pour stopper la chaîne de contamination et éviter une catastrophe dans ce pays de 170 millions d'habitants.
Vingt cas au total y ont été dénombrés, dont huit morts, sur plus de 4.500 morts en Afrique de l'Ouest, TN Requin essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon l'OMS.
Autre bonne nouvelle: la femme médecin norvégienne qui avait contracté le virus pendant une mission en Sierra Leone est guérie, a annoncé lundi la branche norvégienne de Médecins sans frontières (MSF).
En Espagne, l'aide soignante infectée dans un hôpital madrilène semble aussi guérie. Un premier test a indiqué dimanche soir que Teresa Romero, première personne à avoir contracté la maladie hors d'Afrique, n'avait plus le virus.
Alors que la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, avait exhorté dimanche "le monde entier" à "participer" à la lutte contre cette maladie "qui ne connaît pas de frontières", l'Europe et l'Amérique latine se mobilisent.
- L'Amérique latine 'menacée' -
"Un effort uni, concerté et accru est nécessaire pour endiguer l'épidémie et fournir l'aide nécessaire et appropriée aux pays touchés", ont affirmé lundi les ministres européens des Affaires étrangènres à l'issue d'une réunion à Luxembourg.
L'UE s'engage notamment à mettre "au moins un demi-milliard d'euros" sur la table pour aider les trois pays les plus durement touchés. Les promesses d'aide étaient jusqu'ici estimées à environ 480 millions d'euros, dont 180 apportés par la Commission européenne.
Les ONG, en première ligne pour traiter les patients hautement contagieux, réclament de longue date la mise sur pied d'un système d'évacuation au cas où leurs volontaires tomberaient malades.
Elles ont été entendues: les ministres européens ont promis de "garantir des soins adéquats" pour les travailleurs humanitaires internationaux afin qu'ils soient soignés sur place ou puissent bénéficier d'une "évacuation médicale" dans des avions commerciaux spécialisés ou des avions, militaires ou civils, fournis par les Etats membres.
Ces évacuations pourront être financées par la Commission européenne et coordonnées par le Centre de coordination des réponses d'urgence, basé à Bruxelles. La Commission a déjà un contrat avec une société américaine spécialisée pour organiser des évacuations médicales d'urgence, mais cela ne représente que trois évacuations par semaine, selon une source européenne.
En outre, l'UE va nommer d'ici la fin de la semaine un coordinateur européen de la lutte contre Ebola.
Dans les pays les plus concernés, "les chiffres sont en croissance importante (...) exponentielle", a souligné le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Mais l'espoir s'est renforcé ces derniers jours. "Il y a d'autres pays où on a arrêté l'épidémie", a dit M. Fabius en citant Sénégal et Nigeria.
Si l'Amérique latine est pour l'heure épargnée, elle s'inquiète aussi.
"Une terrible épidémie se propage aujourd'hui pour les peuples frères d'Afrique et nous menace tous", a averti le président cubain Raul Castro, à l'ouverture d'un "sommet extraordinaire" de 12 pays d'Amérique latine et des Caraïbes consacré à Ebola.
Les chefs d'Etat ont convenu d'élaborer un "plan d'action" pour lutter contre l'éventuelle apparition du virus d'Ebola dans la région, au terme du sommet. Cuba est en pointe dans l'aide sur le terrain avec bientôt plus de 450 médecins et infirmiers déployés en Afrique de l'Ouest.
- 3e patient américain guéri -
En Europe, après la France et le Royaume-Uni, la Belgique a mis en place lundi des contrôles sur les voyageurs venant de pays touchés par Ebola.
Aux Etats-Unis, où des contrôles de température sont également en place dans certains aéroports, l'absence de nouveau cas d'infection depuis cinq jours et la fin de la mise en quarantaine des proches du patient libérien décédé au Texas (sud) suscitaient lundi un optimisme prudent.
Un troisième patient malade d'Ebola qui était traité depuis le 9 septembre à l'hôpital Emory près d'Atlanta (Géorgie, sud-est) est sorti guéri de l'établissement dimanche, a annoncé lundi le centre hospitalier. Le malade, un Américain qui a tenu à garder l'anonymat, avait été transporté par avion sanitaire depuis le Liberia où il avait été infecté.
Les deux précédent patients soignés dans cet hôpital, un médecin et une aide-soignante missionnaire également contaminés au Liberia, étaient sortis guéris respectivement le 19 et le 21 août.
Un quatrième malade, une infirmière contaminée à l'hôpital de Dallas (Texas, sud) en soignant le patient libérien, Thomas Eric Dunkan, décédé le 8 octobre, a été transférée à Emory le 15 octobre. Air Rift L'hôpital n'a donné aucune précision quant à son état de santé.
Signe d'espoir, le Canada a expédié lundi un premier lot de doses d'un vaccin expérimental à destination d'hôpitaux à Genève, où il va être testé pour le compte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais un membre des Nations unies est mort d'Ebola en Sierra Leone, le troisième employé de l'ONU à succomber au virus, selon un porte-parole de l'institution.

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