En matière d'exploration spatiale, ces deux dernières années auraient pu nous faire croire que nous avions pratiquement tout vu : une sonde qui réussit à passer au plus près de Pluton, une autre qui s'insère en orbite d'une planète naine au coeur de la ceinture des astéro?des, et bien entendu l'aventure européenne de Rosetta avec une mise en orbite autour d'une comète doublée d'un atterrissage sur celle-ci. Mais en matière de surprises, la Nasa nous laisse rarement en manque de nouveautés. ? Copyright 2015, L'Obs Image extraite de "H2G2, le Guide du voyageur galactique, de Douglas Adams. Alors que l'agence spatiale américaine travaille sur un projet de capture d'un morceau d'astéro?de, l'un de ses ingénieurs, Masahiro Ono, voudrait bien faire du stop sur une comète. Bien s?r, il ne va pas se propulser en orbite et tendre le pouce, mais il a eu l'idée d'une sonde spatiale qui utiliserait une comète ou un astéro?de comme mode de propulsion afin d'atteindre les confins inexplorés du système solaire. Du "voyageur galactique" à la pêche au gros L'objectif est d'envoyer une sonde sur le trajet d'une comète (ou d'un astéro?de) et de la "harponner" au passage, puis de se laisser simplement tracter à grande vitesse jusqu'à atteindre la zone à explorer. Masahiro Ono est un amateur de science-fiction. Il avoue avoir pensé au "guide du voyageur galactique", qui en version originale est en fait le "guide de l'auto-stoppeur galactique", en imaginant son concept. Mais son projet, lui, est bel et bien ancré dans la science. Il a d'ailleurs re?u un financement de la Nasa via son programme Niac (concepts avancés innovants). Et ce n'est pas dans la science-fiction mais dans la pêche au gros qu'il puise les analogies pour expliquer son idée : "imaginez que vous êtes sur un petit bateau et que vous essayez d'attraper un très gros poisson. Lorsque le poisson mord à l'hame?on, vous n'allez pas tirer brutalement sinon le fil va casser. Ce que vous allez faire, c'est dérouler le fil en maintenant une tension modérée, et vous finirez par attraper le poisson. Pour l'astéro?de, vous faites la même chose : une fois harponné, vous déroulez le filin en contr?lant la tension". Une fois le fil tendu, la sonde va peu à peu l'enrouler sur son "moulinet" intérieur, jusqu'à pouvoir se poser à la surface de son véhicule d'emprunt. En plus, il y a un bonus : alors que la sonde accélère, tirée par la comète,
Nike Tn Pas Cher un système de "freins" permet de récupérer de l'énergie cinétique, qui servira ensuite lors du "décollage". Une fois arrivée dans la zone à explorer, la sonde va en effet redérouler le cable, s'éloignant petit à petit, et finira par se détacher, poursuivant sa route avec la vitesse acquise. Hauméa, Makémaké et les autres
Nike Air Max Tn Cette technologie serait particulièrement adaptée pour étudier la ceinture de Kuiper, située au-delà de Neptune, que parcourent de nombreuses comètes périodiques qui, comme leur nom l'indique, effectuent régulièrement des allers-retours avec l'intérieur du système solaire. Cette zone, en bordure de laquelle se trouve Pluton, comporte une ribambelle de planètes naines officielles ou potentielles qui répondent aux doux noms d'Eris, Makémaké ou encore Hauméa, à la forme ovale si caractéristique.
nike roshe run youth gs chaussures gris Alors qu'il avait fallu 9 ans et demi à New Horizons pour atteindre Pluton, à 5 millards de kilomètres, Eris, deux fois plus éloignée,
Tn Requin nécessiterait donc un voyage de 19 ans en utilisant la même technologie. Mais en faisant du "comète-stop",
Tn Homme Eris pourrait n'être qu'à un peu plus de dix ans de trajet. "Un auto-stoppeur de comète pourrait rejoindre la distance orbitale actuelle de Pluton (4,86 milliards de km) en 5,6 ans, et celle d'Hauméa (7,6 milliards de km) en 8,8 ans", assure Masahiro Ono. Pour lui,: "cette sorte d'auto-stop pourrait être utilisé pour des cibles multiples, dans la ceinture d'astéro?des principale (entre Mars et Jupiter) ou dans la ceinture de Kuiper, de cinq à dix pour une seule mission". De l'auto-stop à la cha?ne, en quelque sorte... mais qui pourrait nous permettre de voire de près Hauméa et ses soeurs en étant plus rapide et plus économe en énergie qu'en utilisant les techniques de propulsion actuelles. Harpon de diamant et nanotubes de carbone Mais le système est encore loin d'être au point. Philae l'a montré,
Air Max harponner une comète n'est pas si simple. Dans le cas du projet "auto-stop de comète", il s'agirait de propulser le harpon sur un objet qui se déplace à plus de 10 kilomètres à la seconde, et il ne faudrait pas qu'il se détache au mauvais moment. Les challenges techniques sont nombreux. Pour réussir, Ono envisage un harpon de diamant. Pour le filin, il faudrait fabriquer un cable d'une longueur estimée entre 100 et 1.000 kilomètres, qui soit capable de résister à la fois à la tension, aux à-coups liés aux changements de vitesse, et même aux chocs potentiels avec de petites météorites. Les substances actuelles comme le Zylon et le Kevlar n'y suffiraient pas, il faudrait recourir par exemple à des nanotubes de carbone, nouveau matériau issu des nanotechnologies. La fabrication d'un tel cable serait donc à elle seule un challenge technologique. Reste que Masahiro Ono et son équipe continuent à travailler sur le sujet. Le chercheur a obtenu des fonds de la Nasa en 2014, et son programme a été prolongé en 2015. Une preuve que l'agence spatiale américaine prend l'auto-stop spatial très au sérieux.